
Elle glisse sans bruit dans les herbes hautes ou nage entre les roseaux, souvent mal aimée parce que confondue avec une vipère… Pourtant, la couleuvre à collier (Natrix natrix) est un serpent totalement inoffensif pour l’homme, discret, et fascinant à observer. Reconnaissable à sa fameuse collerette claire derrière la tête, elle joue un rôle essentiel dans nos écosystèmes.
Apprenons à mieux connaître ce reptile méconnu et trop souvent redouté à tort.
Une morphologie facile à identifier
La couleuvre à collier est l’un des plus grands serpents d’Europe. Elle peut mesurer entre 70 cm et 1,50 m, parfois plus chez certaines femelles adultes. Son corps est élancé, avec des écailles lisses, et sa couleur varie du gris verdâtre au brun foncé, souvent marbrée ou tachetée.
Le signe distinctif le plus marquant est son fameux collier clair (jaunâtre ou blanc), entouré de deux taches noires, situé juste derrière la tête. Il est particulièrement visible chez les jeunes individus, mais peut s’estomper avec l’âge.
Elle possède aussi une pupille ronde (contrairement à la vipère, dont la pupille est verticale comme celle d’un chat), et une tête bien distincte du corps.
Où la trouver ?
La couleuvre à collier est largement répandue en Europe. En France, on la rencontre presque partout, sauf en haute montagne ou dans les régions très arides. Elle affectionne particulièrement les zones humides : bords de rivières, mares, étangs, fossés, prairies humides ou jardins avec points d’eau.
Excellente nageuse, elle chasse fréquemment dans l’eau et y plonge sans hésiter dès qu’elle se sent menacée.
Un régime à base de grenouilles et têtards
Ce serpent est un redoutable prédateur… de batraciens ! Il se nourrit principalement de grenouilles, crapauds, tritons, têtards, mais peut aussi attraper des petits poissons ou des vers de terre. Elle avale ses proies entières, sans les constricter.
La couleuvre à collier est diurne, active surtout le matin ou en fin d’après-midi. Elle régule sa température en s’exposant au soleil (comportement typique des reptiles), souvent sur des pierres, des souches ou en lisière de haie.
Un serpent totalement inoffensif
Contrairement aux idées reçues, la couleuvre à collier n’est pas venimeuse. Elle ne représente aucun danger pour l’homme. En cas de rencontre, elle fuit presque toujours. Si elle se sent acculée, elle peut siffler, se dresser légèrement, ou émettre un musc nauséabond pour faire fuir son agresseur.
Elle est aussi capable de simuler la mort : elle se renverse sur le dos, gueule ouverte, langue pendante, corps mou — un comportement spectaculaire appelé thanatose, pour tromper les prédateurs.
La reproduction : une vie discrète
La couleuvre à collier se reproduit au printemps. Après l’accouplement, la femelle pond entre 10 et 30 œufs en été, dans un endroit chaud et humide (tas de compost, feuilles mortes, etc.). Les petits naissent à l’automne, parfaitement autonomes.
Elle peut vivre jusqu’à 20 ans à l’état sauvage, mais sa longévité dépend fortement des menaces qui pèsent sur elle.
Une espèce menacée localement
Bien que relativement commune, la couleuvre à collier est victime de destruction de son habitat, pollution des zones humides, et de la peur injustifiée des humains, qui la tuent parfois en pensant à tort qu’il s’agit d’une vipère.
Elle est protégée par la loi dans plusieurs pays européens. En France, elle bénéficie d’un statut de protection partielle : il est interdit de la tuer, de la capturer ou de détruire ses œufs.

Comment ne plus la confondre avec la vipère ?
Voici quelques indices fiables pour distinguer une couleuvre d’une vipère :
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Couleuvre à collier :
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Pupilles rondes
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Corps élancé et long
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Tête fine et allongée
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Collier clair derrière la tête (souvent visible)
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Mouvements rapides et fuyants
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Vipère aspic ou péliade :
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Pupilles verticales
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Corps trapu et court
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Tête triangulaire bien marquée
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Zébrures plus nettes (en zigzag)
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Mouvements plus lents
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En conclusion
La couleuvre à collier est un allié précieux de nos jardins et de la biodiversité. Discrète, utile et inoffensive, elle mérite d’être connue et protégée. En apprenant à l’identifier, nous contribuons à la préserver et à combattre les peurs infondées liées aux serpents.
Alors la prochaine fois que vous apercevrez un serpent dans les herbes, prenez le temps de l’observer… Vous venez peut-être de croiser l’une des reines discrètes de nos zones humides !
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